Elle se hâte donc à la grange pour proclamer le sévère avertissement : « Il y a une trappe à souris dans la maison ! »
Le poulet piaula, se gratta le dos et, levant le cou, il répondit : « Madame la Souris, je comprends que cela est un problème pour vous mais cela n'a aucune conséquence pour moi. Cela ne me dérange pas. »
La souris se tourna donc vers le cochon et lui dit : « Il y a une trappe à souris dans la maison!»
Le cochon se montra sympathique mais répondit : « Je suis très peiné, Madame la Souris, mais je ne peux rien faire si ce n'est de prier. Mais soyez assurée de mes prières. »
La souris se tourna alors vers la vache et lui lança son cri d'alarme : « Il y a une trappe à souri dans la maison! »
« Eh! Bien, Madame la Souris, je suis désolée pour vous mais cela ne me fait pas un pli sur le ventre. C'est la vie! » répondit la vache.
C'est ainsi que Madame la Souris s'en retourna à la maison, la tête basse et découragée d'avoir à affronter seule la trappe à souris du fermier. Dans la nuit qui suivit, un bruit étrange fut entendu dans la maison, un bruit qui ressemblait à celui d'une trappe à souris qui avait saisi sa proie. La femme du fermier se précipita pour voir ce qui avait été attrapé mais, dans la noirceur, elle ne vit pas que la queue d'un serpent vénéneux avait été happée par la trappe à souris. Affolé, le serpent mordit la femme du fermier qui s'empressa de la conduire à l'hôpital mais, hélas, elle revint à la maison avec une forte fièvre. Et tout le monde sait bien qu'il faut soigner une forte fièvre avec une soupe au poulet… Le fermier sortit donc sa machette pour apporter le principal ingrédient pour la soupe.
Malheureusement, la maladie de la femme du fermier empirait à ce point que tous les amis et les voisins vinrent veiller 24 heures sur 24 à son chevet. Pour les nourrir, le fermier dut faire boucherie avec le cochon. Mais la fermière ne prit pas de mieux et elle finit par mourir. C'est ainsi que beaucoup de gens vinrent à ses funérailles et le fermier dut abattre la vache pour servir assez de viande à tout ce monde. Madame la Souris surveillait tout ce va-et-vient de pas la fente du mur en ressentant une grande tristesse.
Morale de cette histoire…
La prochaine fois que vous entendrez dire qu'une de vos connaissances est aux prises avec un problème qui ne vous concerne pas, souvenez-vous de l'histoire de la trappe à souris. Lorsqu'un des nôtres est menacé, nous sommes tous en danger. Nous sommes tous impliqués dans ce voyage qu'on appelle la Vie. Ayons l'œil ouvert sur nos proches et faisons un effort pour s'encourager mutuellement.
Françoise
Françoise,
RépondreSupprimerCette histoire me mets en contact avec les différents drames qui se jouent dans les familles récemment. Sommes-nous effrayés devant les personnes ayant des troubles de santé mentale? Nous sentons-nos trop impuissants pour donner un coup de main ou quelqu'autre motif qui paralyse notre agir? Je crois que nous ne prenons pas assez au sérieux la souffrance des gens que nous côtoyons. Pourquoi? Les réponses sont sans doute aussi variées que le nombre de personnes en relations.
Raymonde
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RépondreSupprimerJ'aime bien ton commentaire qui actualise cette petite histoire de la trappe à souris. C'est vrai que plusieurs personnes ont peur de la souffrance des autres ou sont indifférentes aux problèmes des autres tellement elles sont occupées par leur propre vie qui roule vite... Mais nous vivons dans une société et ce qui touche une personne touche aussi son entourage, familial, professionnel, réseau d'amitié ou de quartier...
RépondreSupprimerLa fraternité, c'est d'abord se laisser toucher par le cœur par ce que vit l'autre personne que je croise. Mais c'est plus que ça. L'émotion ne suffit pas, la fraternité a besoin également de se manifester par des actes concrets d'écoute, de générosité, d'aide, à la mesure de nos capacités. Je pense à la parabole du bon samaritain: touché au coeur par le blessé sur la route, il agit de façon magnifique pour l'aider à s'en sortir. Un exemple à imiter...
Françoise