vendredi 20 mars 2009

Le suicide au Québec: un fléau...

Aujourd'hui, c'est le 2e anniversaire du décès par suicide du fils de mon cousin Jean. Il se prénommait Nicolas et il est décédé à 19 ans. C'était un beau jeune homme, sensible et intelligent.
Nicolas souffrait de schizophrénie, tout comme son père avec qui il demeurait depuis quelques années. Son père s'est suicidé 5 mois avant lui, en se jetant du haut du 9e étage de Place de la Cité, à Québec et Nicolas l'a imité...

Quelle tristesse... Sa mère et moi avons tenté de le protéger le mieux possible après le décès de son père car nous savions qu'il était très à risque de passer à l'acte. J'ai appelé la police à 6 reprises pour l'envoyer à l'hôpital lorsqu'il manifestait l'intention de se suicider. A chaque fois, on le laissait repartir car la loi de protection du malade mental respecte leur liberté... J'ai vécu dans ces expériences beaucoup de frustration et de déception face au système de santé en psychiatrie au Québec. La 7e fois, Nicolas n'a pas avisé personne de son intention et sa mère a appris son suicide par le journal télévisé avant que les policiers viennent l'aviser... C'est un drame dont elle ne se remet pas encore. Elle alterne entre la colère et la culpabilité, se demandant ce qu'elle aurait pu faire de plus pour éviter ça. Elle en veut également au système de santé et à l'état qui n'ont pas su protéger Nicolas...
Je trouve qu'elle a raison. On donne des subventions pour la recherche sur l'Alzheimer qui atteint des personnes en fin de vie et rien ne se passe ou presque pour les jeunes souffrant de schizophrénie qui auront à faire face toute leur vie à cette maladie débilitante et si souffrante. Je connais des grands-parents qui sont tellement déchirés de voir leur petite-fille souffrir de cette maladie et être si désorganisée...

Je regardais un peu les statistiques sur le suicide au Québec. En 2007, 1091 personnes se sont enlevées la vie, soit 858 hommes et 233 femmes. Entre 1981 et 2005, 31,000 québécois se sont enlevés la vie... C'est un problème de santé et de société énorme. Qu'est-ce qui rend nos concitoyens et particulièrement nos jeunes si malheureux et si vulnérables? Nous sommes un des peuples au monde qui consomme le plus de pilules pour dormir et de tranquillisants... En plus d'être élevé chez les jeunes, le taux de suicide chez les hommes, les aînés et les autochtones est également inquiétant. Il me semble qu'il y a là matière à réflexion profonde de notre gouvernement et de nous tous.

Si vous voulez en savoir plus sur les recherches sur le suicide au Québec, je vous suggère ce site internet de l'université du Québec à Montréal:
http://www.criseapplication.uqam.ca/index.asp
Et pour en apprendre davantage sur la schizophrénie, maladie dont l'incidence serait d'une personne sur cent:
http://www.schizophrenie.qc.ca/FR/Infos/index.html

En attendant, demeurons attentifs aux personnes qui nous entourent qui souffrent de maladie mentale ou qui nous semblent déprimées. Souvent, elles lancent un appel à l'aide avant de s'enlever la vie. Et je demande vos prières ou vos bonnes pensées pour la famille de Nicolas pour laquelle la vie ne sera plus jamais la même avec ces 2 suicides dramatiques.

Françoise

2 commentaires:

  1. Ferançoise,

    Sois assurée que je joins ces personnes à mes prières. Dieu les as sûrement accueillis avec toute la compassion de son coeur de père devant ;la souffrance de son enfant.

    Je crois qu'il ne faut pas seulement prier pour eux, mais aussi les prier pour nous.

    Raymonde

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  2. Merci Raymonde de tes prières et j'unis les miennes aux tiennes pour ta soeur Jeannine qui est plus souffrante depuis quelques temps.
    Françoise

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