Mais il pleut dans mon cœur
Des larmes d'angoisse et de tristesse
Le bonheur est parti sans laisser d'adresse
Je ne sais pas comment l'expliquer
Je ne peux même pas l'analyser
Je ne peux que le ressentir
Tout en essayant de l'accueillir
Je ne trouve pas les mots pour vous le décrire
C'est entre autre chose ce qui me fait souffrir
Moi qui voudrais toujours tout comprendre
A chaque fois que ça m'arrive je me fais prendre
J'expérimente cruellement ma pauvreté
Il me semble que la vie devient une corvée
Le moindre effort, la plus simple action deviennent lourds
Comme si toutes mes ressources intérieures étaient à court…
A court d'énergie, d'espoir, d'intérêt, de vie
Tout ça disparaît comme par magie
Je deviens alors comme une enfant recroquevillée
Parfois je n'ai même plus la force de me lever
Au quotidien plus rien n'est intéressant
J'ai l'impression d'agir machinalement
Je me sens tellement fatiguée
Parfois j'aurais le goût de tout lâcher
Il ne m'est pourtant pas arrivé de grand bouleversement
Pour que fonde sur moi un tel abattement
Ça s'est insinué lentement comme un nuage gris
Qui recouvre le ciel avant que tombe la pluie
Au début de ce marasme j'essaie de résister
Je me dis que bientôt ça va passer
Après tout ça fait tellement de fois que ça m'arrive
De partir ainsi à la dérive
Je cherche d'abord à fuir ce malaise
Dans des activités qui me plaisent
Je repousse celles qui me pèsent sur le dos
Tellement elles me semblent un lourd fardeau
Mais le gouffre finit par me rattraper
Alors je n'y peux rien, je perds pied
Je dégringole au fond d'une caverne
Où tout est froid, où tout est terne
Je n'ai plus le goût de voir personne
Je coupe les ponts et j'abandonne
Je ressemble à un petit animal blessé
Qui lèche ses plaies à l'abri du danger
Je n'ai même plus la force de réagir
Comme si une partie de moi venait de mourir
Je me sens coupable d'être ainsi
Au lieu d'aller de l'avant dans la vie
Mais je réalise que ça ne sert à rien de me disputer
Sinon de me sentir encore plus déprimée
Alors, j'essaie d'être douce avec moi
Plutôt que de me taper sur les doigts
Je cherche à trouver un compromis
Entre le parent en moi qui dispute et l'enfant qui gémit
Je garde allumée la petite flamme de confiance en la Vie
Pour m'aider à sortir indemne de ces jours gris.
A vous mes amis qui me lisez je demande d'être indulgents
J'ai besoin de votre soutien et non de votre jugement
Je ne pourrai vous revenir qu'occasionnellement
En attendant que passe ce mauvais moment
N'ayez crainte, je ne perds pas confiance
Comme le roseau je plie mais je ne me romps pas
Un beau jour de printemps le bonheur reviendra
Et je le cueillerai au passage avec joie et reconnaissance
Françoise