dimanche 5 juillet 2009

Confession d'un cardinal


J'ai lu il y a quelques mois ce volume qui m'a été donné par une amie parce qu'elle l'avait profondément aimé.
Je l'ai trouvé également très intéressant et il m'a permis de me réconcilier avec l'Église institution en m'aidant à comprendre comment sont arrivés les dogmes, les lois et la rigidité de l'Église catholique au cours des siècles passés.

Olivier Le Gendre, écrivain, journaliste français et militant religieux, est un grand connaisseur des milieux chrétiens et il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Église. Dans ce livre, il propose une lecture sous la forme d’une conversation courtoise avec un cardinal. Une conversation entremêlée d’anecdotes significatives, de révélations et de considérations historiques.

Ce cardinal octogénaire, qui fut « ministre » de Jean Paul II, souhaite «épancher son cœur » et dire tout haut ce qu’il pense tout bas de l’Église actuelle. Il ne veut plus d'une Église qui veut restaurer des pratiques anciennes, remplie de structures puissantes, de statistiques et de doctrines à obéir aveuglément. Il nous parle d'une Église invisible, celle composée d'hommes et de femmes, prêtres et laïcs, pratiquants ou non, qui vivent simplement de l'Évangile en faisant goûter la tendresse de Dieu autour d'eux. C'est un retour à l'essentiel de la Parole de Dieu, mise en pratique dans des gestes biens simples du quotidien.

« Aurons-nous réussi, au nom de notre foi, à mettre un peu plus d’humanité dans un monde qui semble saisir toutes les occasions de se déshumaniser. »

Il nous dévoile les dessous de l'attentat de Jean-Paul II, de l'élection du pape actuel Benoît XVI, du génocide au Rwanda, de la position de l'Église sur la contraception et le SIDA etc... Ce cardinal se consacre, maintenant qu’il est à sa retraite, aux plus pauvres, aux enfants malades dans un pays (Thaïlande) où tout s’échange et où sévit l’exploitation des enfants, la pédophilie, la prostitution à grande échelle, le tourisme du sexe, etc.
Il nous raconte l'histoire de Poo, un jeune sidéen qu'il accompagnera sans chercher à le convertir mais seulement à l'aimer comme présence de la tendresse de Dieu auprès de lui, à la manière d'une brise légère et non d'un ouragan, comme lorsque Dieu se présente à Élie (1Roi 19,9-13a).

« L’Église, ce n’est pas le Vatican, les conférences épiscopales, les nonces. Ce sont des parents qui transmettent leur foi à leurs enfants, c’est un prêtre qui ouvre une maison pour les sidéens, bref ce sont des gens croyants, prêtres et laïcs, hommes et femmes de toute condition qui vivent une pratique un peu banale, même si elle peut être profonde, mais aussi des gens qui inventent sans arrêt des manières d’être croyant dans le monde. Bref, l’Église, c’est avant tout un fourmillement d’initiatives et de réalisations, connues ou inconnues. »

Bref, il nous invite à vivre notre foi au quotidien en rendant témoignage de la tendresse et de l'amour de Dieu autour de nous. Dieu n’est pas toujours où nous pensons. Pas seulement dans nos églises ou dans l'Église institution... Nous devons purifier notre regard pour discerner sa présence. Je vous recommande "chaudement" ce volume si vous désirez "rafraîchir" votre foi et comprendre l'Église d'hier et d'aujourd'hui.

Olivier Le Gendre, Confession d’un Cardinal, Paris, Jean-Claude Lattès, 2007.










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire