samedi 4 juillet 2009

Comme un écureuil

Je lisais quelque part que nous, les humains, nous ressemblons à des écureuils... Qu'est-ce que ces petites bêtes qui se promènent allègrement sur mes arbres (au grand désespoir de mes chiens) et qui mangent mes fils de câblodistribution (je perds alors le signal quand il pleut...) peuvent bien nous apprendre sur la nature humaine?

Les écureuils de mon jardin de banlieue évitent systématiquement les humains... et les chiens! Comme la majorité des écureuils, ils évaluent rapidement la situation: c'est plus gros qu'eux, c'est vivant et pour les chiens, quand ça jappe c'est très menaçant... Ils prennent la poudre d'escampette lorsqu'ils nous voient arriver. Leur anxiété innée se déclenche pour les protéger d'un danger potentiel. C'est de même pour ceux que je croise dans les bois.

Par ailleurs, si vous allez vous promener dans le parc du Bois-de-Coulonge à Québec ou dans le parc du Mont-Royal à Montréal, vous avez peut-être remarqué que les écureuils n'ont pas du tout la même attitude. Ils ne craignent pas les humains et même ils s'approchent si on leur tend la main pour manger des cacahuètes. Ils se sauvent seulement si on fait un mouvement brusque ou menaçant.

Pourtant, dans les 2 cas, ils sont morphologiquement semblables et ils sont tous programmés pour avoir peur des humains. La différence tient à leur expérience face aux humains. Les écureuils des parcs aménagés, à force d'être nourris par les humains ont appris à surmonter leur peurs innées et à faire confiance.

Nous avons là une leçon importante à tirer pour notre vie. Nous avons tous des peurs et de l'anxiété face à certaines situations. C'est inné en chacun de nous de nous protéger de ce qui nous fait peur. Mais les gens n'ont pas tous peur des mêmes choses ou au même degré. Qu'est-ce qui fait la différence? C'est ce que nous avons expérimenté dans la vie qui nous permet de diminuer ou au contraire d'augmenter nos peurs. Par exemple, la première fois que j'ai pris l'avion, j'ai eu très peur. Mais à force de le prendre sans avoir de pépin, maintenant je n'ai plus peur. (Peut-être que je devrais étant donné les 2 écrasements d'avions récents...)

Ainsi, nos peurs peuvent être réduites ou surmontées par des expériences positives que nous vivons. Sinon, nos peurs et notre anxiété peuvent facilement devenir tellement intenses qu'elles se transforment en phobies. Peur de l'ascenseur, de l'avion, des autoroutes, du tonnerre, des chiens; anxiété de perdre notre emploi, d'élever les enfants, de manquer d'argent, de nous trouver un nouveau conjoint, etc. etc. Nous ne sommes plus libres face à ces peurs. Elles contrôlent notre vie et nos choix et nous empêchent souvent de vivre des moments qui pourraient être très bons pour nous. En évitant les situations qui nous stressent, on se sent mieux temporairement mais en bout de ligne, nos peurs augmentent de plus en plus et on perd confiance en soi.

Au contraire, quand on fait face à nos peurs, on peut développer notre sentiment de liberté intérieure et de confiance en soi. Bien sûr, on doit s'attendre à ne pas se sentir à l'aise tout de suite. Mais à force d'expériences positives pour vaincre nos peurs, elles finissent graduellement par diminuer et disparaître. Commençons par inventorier nos peurs, de la plus petite à la plus grande. Choisissons la plus petite et prenons les moyens pour s'en défaire en nous plaçant dans la situation qui nous fait peur. Après quelques essais, on vaincra cette peur et on pourra ensuite s'attaquer à une autre peur...

La première fois qu'on m'a demandé de faire un témoignage à la soirée de prière à la Maison Jésus-Ouvrier (maintenant le Centre Victor Lelièvre), j'ai eu la diarrhée pour 5 jours et je n'ai pas dormi durant 2 nuits. Je me demandais bien pourquoi j'avais accepté une situation si stressante pour moi. Mais l'expérience a été positive et j'ai recommencé. Mon stress n'a pas complètement disparu mais il a beaucoup diminué. A tel point que j'ai été capable de parler devant 2000 personnes dans la Basilique du Cap-de-la-Madeleine durant une heure et ce, 2 années consécutives, à l'occasion de la Neuvaine à Notre-Dame-du-Cap! Pas mal, n'est-ce-pas?

Avec la pratique et avec le temps, on peut devenir comme les écureuils du Bois-de-Coulonge ou du Mont-Royal et apprivoiser nos peurs. Affrontons nos peurs, ne les évitons pas! Comme ça, nous ne serons plus leurs esclaves. Entre autres, si nous avons été blessés en amour ou rejetés au travail, ça ne signifie pas que ça va se reproduire constamment. Prenons le risque d'oser encore entrer en relation avec les autres, car on y gagne tellement plus en richesses qu'en déceptions. Après tout, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, dit le dicton!
Bon, je vous quitte, je vais aller porter quelques cacahuètes à mes écureuils pour les apprivoiser...





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