Je vous ai parlé dans mon précédent message d'un poète du Havre St-Pierre, surnommé le chantre de la Minganie. Il s'agit de Roland Jomphe, pêcheur et poète à ses heures, décédé en 2003. Il est l'auteur de plusieurs recueils et je vous partage un poème que j'aime beaucoup, tiré de son livre "Sur le rivage de la vie". J'aime le parallèle entre les gouttes d'eau de rivière et de mer et les êtres humains, connus ou anonymes. J'y ai trouvé matière à une réflexion profonde.
Françoise
La goutte d'eau
En regardant la terre
Au coin de l'horizon
En regardant la mer
La vie et la saison
Les lacs, les rivières, les fleuves : l'eau douce
Les mers, les golfes, les océans : l'eau salée
Trois fois plus d'eau que de terre
Et parmi toutes ces gouttes
Unité de la rivière, unité de l'océan
Où est la goutte plus utile
Où est la goutte plus importante
La profondeur, la surface
La vague qui brise
Le fond qui se cache
Le profond qui nous grise
Où est la goutte plus importante
Celle qu'on voit ou ne voit pas
Où est la goutte plus utile
Celle qui tient ou qui soutient
La profondeur
La surface
En regardant la terre
En regardant la mer
En regardant le monde
Les peuples de la terre
Humains de l'univers
Où est l'homme plus important
Où est l'homme plus utile
En profondeur
En surface
Celui qui tient ou qui soutient
Celui qu'on voit ou ne voit pas
Celui qui parle ou ne dit rien
Au destin de l'humanité
Au mystère de la vie
Sur la mer
Sur la terre
Où est donc le plus utile.
(Roland Jomphe, 1917-2003)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire