dimanche 23 août 2009

Baie-Johan Beetz


Je vous présente un petit village de la côte Nord, entre Havre St-Pierre et Natashquan: Baie-Johan Beetz. Son histoire est particulière. Ce village de 69 habitants fut jadis fondé par un québécois et des beaucerons en 1858. Vers 1897 est arrivé au village un belge de 21 ans Johan Beetz, de noble famille et qui était en peine d’amour suite au décès de sa fiancée. Il avait rencontré un français qui lui avait conseillé de venir vivre à cet endroit. Il a donc construit une grande maison (celle de la photo, que les habitants du coin appellent encore "Le château") et s’est marié l’année suivante avec une jeune fille de 14 ans. Ils ont eu 11 enfants ensemble en plus d’avoir adopté les deux sœurs de l’épouse de Johan Beetz. Vétérinaire et artiste - il élevait des renards - il se sentait utile à cet endroit en soignant les villageois. Ceux-ci ne tardèrent pas à donner son nom au village.

C’était aussi un artiste-peintre. Il a décoré sa maison de plusieurs peintures en y peignant sur les portes et les murs.
Fort riche, il aura vis-à-vis des gens de sa région une attitude à l’opposé de celle des rapaces marchands de la Compagnie de la baie d’Hudson. Il paiera leurs fourrures à des prix que trappeurs blancs et indiens n’avaient jamais pu imaginer. Et cela ne l’empêchera pas de s’enrichir en vendant à très bon prix les peaux en question aux fourreurs parisiens.

En 1917, il apprend que la grippe espagnole fait rage un peu partout en Europe et au Canada. Il décide de mettre tout le village en quarantaine. Ce qui veut dire que personne n’avait le droit d’entrer ou de sortir du village. Ce fut le seul endroit qui fut préservé de ce fléau. Vers 1930, il vend sa maison à Mme Fyfe de Philadelphie car il veut rejoindre ses enfants qui partent un à un pour se faire instruire à Québec. À cet endroit, il aurait oeuvré pour la fondation du jardin zoologique de Québec. Il est mort sans revenir au village qui porte son nom.

En somme, cet homme réunissait en lui des qualités qu’on ne retrouve que très rarement chez un seul homme: c’était un chercheur, un écrivain, un dessinateur, un homme d’affaires prospère et un père de famille comblé.
Belle histoire, n'est-ce-pas? Voici encore quelques photos de cet endroit que j'ai prises en voyage.

Françoise




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