samedi 28 février 2009

Ma vie en poésie



Me revoici avec un poème sur l'histoire de ma vie. Je réalise que c'est très guérissant de raconter en vers ce qui m'est arrivé, ça me permet de prendre conscience d'émotions ou de souvenirs enfouis... Je vous le partage bien simplement, avec une photo de la petite Françoise à 2 ans, encore remplie de rêves et d'espoir... Belle petite fille, n'est-ce-pas?

Françoise



Ma vie

Comme le temps file!
Telle une cinéphile
Je regarde sur un écran ma vie qui défile

Sur la scène du temps
Déjà 51 printemps
Parmi eux de bons et de mauvais moments

Je me revois en Gaspésie à mes 2 ans
Souriante et cheveux au vent
Je mordais dans la vie à pleines dents

Jouant dans le sable sur le bord de la mer
Étant la princesse d’un monde imaginaire
Construisant des châteaux avec un seau et une cuiller

Peu à peu j’ai grandi et j’ai vu la vie différemment
Terminée la princesse et son prince charmant
La vie soudain est devenue plus difficile qu’avant

Autour de moi la maladie est apparue
J’ai côtoyé la mort plus vite que je ne l’aurais cru
“Où il est grand-papa, pourquoi a-t-il disparu?”

«Il est parti faire un long voyage» m’a dit grand-maman
«Quand va-t-il revenir?» ai-je demandé longtemps
La mort, c’est compliqué pour une enfant de 5 ans

A l’école j’ai eu du bon temps
Apprendre des choses nouvelles était un beau passe-temps
Rencontrer des amis était intéressant

À la maison le climat était plus inquiétant
En raison principalement de la maladie de maman
J’avais très peur de la perdre définitivement

Je revois également l’air autoritaire de mes parents
Fatigués, âgés, peu de temps pour les enfants
J’aurais aimé un peu plus d’affection de temps en temps

A 6 ans, a commencé pour moi un long calvaire
Celui de l’angoisse et de la peur de l’enfer
Tellement le Dieu de mon père était dur à satisfaire

En plus, moi qui avais si peur de perdre maman
Voilà que mon père décède subitement
Je venais tout juste de fêter mes 16 ans

Ce fut pour moi comme si la vie s’était arrêtée
Celui que je croyais mon pilier était décédé
«Que va-t-il nous arriver?» me suis-je demandée

J’ai découvert là qu’il était ma raison d’exister
Que c’est pour lui que j’avais toujours performé
J'avais senti sa tristesse cachée et essayé de l’aider

Comme il me manque encore dans la vie
J’aurais eu besoin de son réconfort et de ses avis
Mon deuil de lui est loin d’être fini…

Ma mère a ensuite sombré dans une profonde dépression
Elle a choisi l’alcool comme moyen d’évasion
Rien ne semblait nous aider, pas même la religion

Alors a commencé un grand déracinement
Quitter la Gaspésie et la mer que j’aimais tant
Arriver à Québec pour la première fois, ce n’était pas évident

À 17 ans, je suis entrée à l’université
Entre m’adapter aux études, à la ville et ma mère déprimée
J’étais, je m’en rappelle, complètement découragée

J’ai réussi à survivre, je ne sais pas trop comment
Je me sentais vraiment très mal par en dedans
Je n’avais personne, sauf mon chien, à qui confier mon affolement

J’ai eu besoin de prendre un peu de distance avec ma mère
Tout en me sentant responsable d’elle et de mon frère
J’avais pris cette décision sur la tombe de mon père

Je me suis éloignée légèrement pour travailler en CLSC
Toutes les fins de semaine je m’obligeais à les visiter
Je me sentais si pauvre, impuissante à les aider

Un jour, de maladie en maladie, ma mère est décédée
J’avais espéré une délivrance mais je me sentais obsédée
En moi, la colère et le chagrin ne cessaient de s’affronter

C’est alors qu’un cadeau du Ciel m’est arrivé
Je me suis retrouvée à la Maison Jésus-Ouvrier
A travers un pardon à ma mère, le cœur de Dieu j’ai rencontré

Pour la première fois de ma vie, j’ai senti Son Amour remplir mon cœur
Moi qui croyais, comme me le disait ma mère, que j’étais une sans-cœur
Je n’oublierai jamais cet instant de bonheur

Il fut le point de départ d’un long cheminement
Qui m’a fait descendre en moi profondément
Pour déraciner la peine, la colère enfermées depuis si longtemps

Je ressentais tellement ma pauvreté
Je n’arrivais pas
vraiment à m’aimer
Encore moins à accepter ce qui m’était arrivé

Peu à peu, l’amour de Dieu en moi s’est infiltré
Il est venu ouvrir mon cœur enchaîné et me libérer
Grâce à de bonnes personnes qui m’y ont aidée

J’ai découvert que ce qui chez moi m’avait déçue
Avait besoin de mon amour et non de mon refus
C’est l’amour qui guérit, la haine de soi n’en parlons plus

J’ai retrouvé en moi des émotions, des désirs et des qualités
Que par crainte du rejet j’avais depuis longtemps refoulés
Qu’est-ce qu’on ne fait pas pour tenter d’être acceptée…

J’avais essayé de répondre aux attentes de mes parents
De mes éducateurs, de mes collègues et même de mes patients
Je vous dis qu’à la longue, ça devient épuisant

J’ai dû découvrir mes propres choix, tout ce que j’avais fait taire
Même la médecine que j’avais choisie pour faire plaisir à ma mère
Ce fut pendant un long moment une vraie crise identitaire

J’en suis sortie grandie et riche de nouvelles valeurs
J’essaie maintenant d’écouter mon cœur et non mes peurs
Ce n’est pas toujours facile et jamais totalement sans douleur…

Moi qui ai longtemps pensé que la vie est un combat
Je crois maintenant qu’elle est un chemin où je marche pas à pas
Je sais que je ne suis plus seule, jamais Dieu ne m’abandonnera

Il y a en moi dorénavant beaucoup plus de paix et de liberté
J’essaie de dire mon oui à tout ce qui peut m’arriver
Au lieu de m’énerver ou pire encore de me révolter

Bien sûr, je tombe encore de temps en temps
Dans mes fragilités, colère ou ressentiment
Sous des dehors brusques, je suis très sensible intérieurement

J’ai toujours dit que je ressemblais à un hérisson
Je sors mes piquants quand j’ai peur comme de raison
D’être blessée dans ma vulnérabilité, c’est ma pire obsession

Maintenant je me relève plus facilement
J’ai appris à mieux m’aimer c’est important
Avec mes fragilités, mes limites et mes forces je vais de l’avant

J’ai heureusement un travail qui est pour moi une vocation
Aider les autres dans leur démarche de guérison
De mon passé blessé est issue ma mission

J’ai eu aussi la chance d’avoir des amis pour cheminer
Je me suis engagée dans la communauté pour partager ce qui m’a été donné
Tranquillement, j’apprends à me laisser apprivoiser

Je cherche toujours à compléter ma guérison
Sessions, lectures, thérapies et oraison
Rien n’est acquis alors voilà des outils qui ont du bon

Maintenant la règle de vie que j’essaie d’appliquer :
Accepter ce qui m’arrive, agir sur ce que je peux changer
Pour le reste, j’essaie de m’abandonner

Je suis très fière du travail sur moi que j’ai accompli
Je ressens davantage de plaisir dans la vie
Grâce à mes beaux petits chiens, mon travail, ma foi et mes amis

Je ne sais pas combien de temps il me reste dans la vie
Peu importe, je prends chaque jour comme un nouveau défi
Enfin je peux dire : «c’est si beau la vie!»

Françoise
27 févr., 09

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Je vous partage ce matin quelques photos de ma Gaspésie natale. Ah, la mer! Ça me fait rêver...
Françoise












jeudi 26 février 2009

La paix


J'ai été bouleversée depuis 2 semaines par des événements tristes de violence faite envers les enfants. Je pense à ce jeune garçon d'Alma victime d'intimidation à l'école et qui s'est enfui. Et plus récemment, à ce cardiologue qui a tué par arme blanche ses 2 enfants de 3 et 5 ans avant de tenter de s'enlever la vie... Quelle tristesse! Quand je pense que ce médecin avait comme vocation de sauver des vies... Quelle détresse il devait ressentir pour poser de tels gestes envers ses propres enfants. Combien d'hommes, même instruits ou connaissant les ressources d'aide, ne savent pas exprimer leurs émotions ou n'osent pas aller chercher de l'aide. Par peur d'être jugés?... d'être incompris?...
Suite au premier événement d'Alma, j'ai écrit un soir un petit poème slam pour la paix, que je souhaite pour moi, dans mon coeur, ainsi que dans le coeur de toute personne humaine. Il y aurait beaucoup moins de guerres, de divorces ou de violence si chaque personne savait d'abord faire la paix avec elle-même et avec ses proches ensuite. Je vous le partage.
Françoise

Hymne à la paix



Sur toute la terre

Y a quelque chose à faire

Pour que cessent les guerres

Que ce n'soit plus l'enfer


Que cessent les famines

Plus de grises mines

Tout ce que j'abomine

Ceux qu'on élimine


Faut cesser de se taire

En ce monde sectaire

Vivent un vrai calvaire

Ceux dans la misère


La planète décline

L'écologie clopine

Coke, amphétamines

Et l'argent dominent


Les juntes militaires

Les boucs émissaires

La porno vulgaire

Me donnent de l'urticaire


Tout ça me chagrine

Je trouve qu'on lambine

Parfois je fulmine

Sortons de nos routines


Fini l'âge de pierre

Il faut qu'on enterre

Enfin la hache de guerre

Entre les adversaires


C'est une discipline

Pas si anodine

La paix qui domine

L’amour prend racine


Soyons solidaires

Avec tous nos frères

L'aide humanitaire

Est vraiment salutaire



Oui n'ayons pas peur

Entrons dans notre cœur

Enlevons nos rancœurs

Nous trouverons le bonheur


Tout ça on le devine

Prend son origine

Si on s'achemine

Vers la lumière divine

17-02-2009


Solitude

Je ne sais pas si on peut ne jamais souffrir de solitude. Il me semble que c'est une caractéristique propre à tout être humain, du fait que chacun(e) de nous est unique au monde... Personne ne pourra jamais nous comprendre tout à fait ni combler nos désirs à 100%. Une personne qui meure, même entourée des siens, quitte seule cette terre. Nous avons donc tous un chemin à parcourir pour apprivoiser notre solitude puisqu'elle est présence en tête-à-tête avec notre être profond, avec notre Soi, là où se fait la rencontre entre Dieu et notre cœur...

On raconte qu'un jour, un prêtre est allé voir le psychanalyste Jung pour se plaindre qu'il était déprimé et profondément angoissé, à force de travailler 14 h par jour . Jung lui demande donc de ne travailler que 8 h par jour et de passer ses soirées seul avec lui-même. Le prêtre était tout heureux: enfin du temps pour lui! Mais dès qu'est arrivé le soir, il ne sait pas quoi faire de sa solitude; il se sent encore plus angoissé et déprimé, il se met à écouter de la musique et à lire un bon volume. Deux jours plus tard, il retourne voir Jung en lui disant avec un peu d'agressivité qu'il ne va pas mieux du tout. Et il raconte ses soirées. Jung lui dit: "Il semble que vous ne m'avez pas compris. Je ne vous ai pas demandé de passer vos soirées avec Chopin ou Mozart ou avec un écrivain célèbre. Je vous voulais seul. Seul avec vous-même." Le prêtre lui répond: " Docteur, je ne peux penser à pire compagnie!" Jung lui fit alors cette réponse vraie mais difficile à entendre: "Et pourtant, c'est cette même compagnie que vous infligez aux autres 14 heures par jour!"

Pourquoi avons-nous si peur de notre solitude, de voir ou de sentir ce qu'il y a au plus profond de notre cœur??? Je pense que souvent c'est par manque d'estime de soi: nous avons de la difficulté à croire que nous avons de la valeur. Plusieurs personnes n'arrêtent jamais de travailler parce qu'elles croient qu'on ne pourra pas les aimer pour elles-mêmes... J'ai longtemps cru que je n'avais pas de valeur, qu'on m'aimait seulement pour les services que je rendais... Jusqu'à tant que je me retrouve avec une mononucléose suivie de fibromyalgie. J'ai alors décidé de prendre soin de moi, de développer plus d'amour pour moi.

Après tout, le Christ n'a-t-il pas dit: "Aime ton prochain comme toi-même." La condition pour aimer son prochain passe par l'amour de soi. De même, la capacité d'apprécier sa solitude est essentielle pour aimer les autres réellement. Tant qu'on ne sent pas bien avec soi-même, qu'on ne sait pas apprécier nos moments de solitude, seul(e) avec soi, nous n'arriverons pas à aimer une autre personne autrement que par besoin... Le carême semble un moment propice pour prendre un peu de temps afin d'aller à la rencontre de notre coeur car c'est là que Dieu habite...

Je vous partage ce poème sur la solitude écrit par une amie de la Gaspésie, Raymonde B. et que je trouve magnifique. Merci de l'avoir partagé sur le blog. Les versets qui me touchent le plus sont ceux-ci:
Sous ton regard j'ai pu comprendre
Que tout est vain sinon d'aimer.


J'ai vécu hier une petite incompréhension avec quelqu'un. Je me suis tout de suite sentie rejetée. Ce matin, la nuit porte conseil, je me disais justement que ce qui s'était passé n'était pas si important que ça sur l'échelle de la vie, à côté des famines, des tremblements de terre, des guerres, etc... Que je valais plus que ça et que je n'allais pas m'écrouler pour si peu...
Tout est vain, sinon d'aimer...
Bonne lecture de ce chant-poème, il est à méditer.
Françoise




SOLITUDE

Toi qu'on nomme solitude
Tu m'accompagnes chaque jour
Tu es le lieu de finitude
Qui remplace souvent l'amour.
J'ai appris à voir ton visage
Que l'ennui n'est que paravent
Que le doute n'est que mirage
Qu'il masque les fleurs du présent.

Refrain:

Solitude mon amie
Au creuset du silence
Tu es souffle de vie
Et douceur apaisante.

Tu as su réduire en cendre
Les lourds souvenirs du passé.
Sous ton regard j'ai pu comprendre
Que tout est vain sinon d'aimer.
Tu m'as appris que le silence
Est plus fort que l'agitation
Qu'il creuse paix et patience
Au cœur qui s'offre comme un don.

Je comprend ta sagesse
Si pleine de recueillement.
Tu me fais voir la vie
Sans remords, sans tourments.
Bien au chaud je te garde
Comme un trésor précieux
Comme un lieu de silence
Qui me fait vivre heureux.

Solitude, mon amie,
Au creuset du silence
Tu es souffle de vie
Et douceur apaisante.

Raymonde Bujold

mardi 24 février 2009

La force de la vie

Je crois absolument en la force de la vie. Faites confiance en la Vie, elle ne vous décevra pas si vous vous abandonnez plutôt que de vous révolter de ce qui arrive. Voici un vidéo qui nous montre qu'on peut toujours se relever, peu importe l'épreuve qui nous arrive.


Dites-moi, avez-vous déjà réussi dans votre vie à vous relever d'une grosse épreuve?
Françoise

Réflexion sur la vie


Pour moi, la vie a longtemps été un combat. Parfois même un duel entre elle et moi... Je trouvais qu'il était tellement difficile de vivre. D'entrer en relation avec les autres, de perdre les siens (j'ai perdu mes parents jeune, mon père à 16 ans, ma mère à 25 ans), de se tailler un place.

Puis j'ai travaillé sur mon passé pour diminuer l'accablement qui pesait sur mes pensées et mon cœur(enfance avec violence, alcoolisme de mes parents, maladie constante de ma mère, manque d'attention et de tendresse, exigences inhumaines envers moi ( j'ai reçu une volée pour une dictée à 95%...), autoritarisme parental et religieux...)
J'ai appris à retrouver de l'estime de moi et de la confiance en moi. A cesser d'avoir peur des autres et oser être moi-même et pas seulement ce que mes parents voulaient pour moi.

Maintenant, je vois la vie comme un chemin. J'avance pas à pas jusqu'au sommet de la montagne de la Vie . Parfois la route est belle, rectiligne et serpentant doucement le long des flancs de la montagne avec de belles rencontres et des moments de joie. Parfois elle est plus ardue, avec des obstacles à gravir mais je ne me bats plus contre la vie, ni contre moi-même. Je me contente d'avancer un pas à la fois, en disant mon OUI à ce qui se présente sur le chemin.

Oh, comme plusieurs, parfois je ne réussis pas à avancer, je recule temporairement de quelques pas ou je tombe à la renverse. L'important, ce n'est pas de tomber, c'est de se relever et de repartir à l'assaut de la vie. Comme le dit ce dicton:
Tomber c'est humain, se relever, c'est divin et rester à terre, c'est sans dessin!

Je trouve qu'en vieillissant, la vie amène un défi nouveau, apprendre à lâcher prise. Plus on vieillit, plus les gens que nous aimons meurent ou sont malades, les forces physiques nous manquent, le cerveau est plus lent pour apprendre et retenir. J'ai trouvé ce constat difficile depuis 2 ans. Mais en même temps, je suis plus sereine, je relative davantage les choses, je suis moins portée à juger les autres mais je me mets plus souvent dans leurs souliers, car je sais par expérience maintenant que nous les humains, sommes capables par blessures de cœur des pires bassesses mais aussi des plus beaux élans de générosité et de courage. Je m'émerveille davantage des beautés de notre monde et de l'être humain.

Quand je regarde en arrière, je vois que j'ai fait un bon bout de chemin vers le sommet de la montagne et qu'il m'en reste moins à faire que le chemin déjà parcouru. Je suis en général satisfaite de ce qu'a été ma vie. Les bouts durs me font davantage apprécier les bouts calmes et heureux...

Je ne l'ai pas toujours dit mais maintenant, je suis heureuse de vivre et je suis confiante que la Vie va me porter encore vers l'avant pour le temps qu'il me reste. Un jour, j'arriverai au sommet de la montagne et j'irai vers l'Absolu qui m'attend, je pourrai alors contempler la Vie autrement...

Partagez donc avec moi votre vision de la vie....
Françoise

Éloge d'un ami décédé


Récemment, j'ai perdu un ami. Il s'agit du père Réal Boissonneault, oblat de Marie-Immaculée, décédé le 13 février dernier à l'âge de 71 ans. C'était vraiment quelqu'un de formidable. J'ai eu à faire son éloge funèbre aux funérailles et je vous partage quelques qualités de cet homme de cœur qui est à l'origine de mon retour à Dieu. Il a travaillé durant 24 ans à la Maison Jésus-Ouvrier de Québec, maintenant renommée Le Centre Victor Lelièvre.
(adresse Internet: http://www.jesusouvrier.org/)


La première caractéristique qui me vient à l’esprit en pensant au père Réal : c’était un homme de foi et de prière. IL AIMAIT LE BON DIEU, IL SAVAIT EN PARLER, IL AIMAIT EN PARLER...IL NOUS DONNAIT LE GOÛT DE DIEU.

Oui, elle était grande sa foi en Jésus Sauveur. Il était rejoint principalement par le cœur miséricordieux de Dieu. Le cœur de Dieu! Sa miséricorde : «le cœur de Dieu s’approche de notre misère» disait-il. Il nous l’a décrit de toutes les façons à travers de multiples sessions aux noms évocateurs de l’amour et de l’action de Dieu dans nos vies : Libération pour couples, Contemplation, Guérison du cœur, Tendresse de Dieu, Guérison des blessures émotionnelles etc.

Le père Réal était également un homme d’action. En plus de son ministère pastoral à Jésus-Ouvrier, il s’est également activement engagé au développement financier de cette maison de prière qu’il aimait tant, en s’impliquant à fond dans la fondation Jésus-Ouvrier, particulièrement pour les brunchs et les parties de golf bénéfices.

C’était également un homme avec une grande ascèse personnelle. Il cultivait une discipline de prière, de travail et d’équilibre de vie de façon quotidienne. Combien de fois nous l’avons vu se promener dans les jardins de Jésus-Ouvrier ou au chalet du Lac St-Joseph avec son chapelet, implorant la Vierge Marie, qu’il aimait tant, pour toutes les personnes qui lui demandaient des prières.

Il a été l’instigateur de la Chapelle d’adoration permanente de Jésus-Ouvrier. Il s’y rendait régulièrement pour prier, ayant une grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus qui l’a fait vivre au cours des dernières années à Jésus-Ouvrier.

Sa discipline de travail était remarquable, il ne laissait rien au hasard dans ses sessions toujours très bien préparées avec l’aide de collaborateurs, collaboratrices laïques ou religieux dont il savait si bien s’entourer. C’était un homme d’équipe, à l’image de l’Église Vatican II unissant le clergé et les laïques pour la tâche d’évangélisation.

Réal était un homme d’une grande fidélité à sa foi, à sa famille d’origine et à sa famille oblate, ainsi qu’à ses amis. Et des amis, il en avait beaucoup car il savait cultiver ses liens avec eux. Plusieurs ont eu l’occasion de lui rendre visite à l’hôpital dans les semaines qui ont précédé sa mort et nous avons tous et toutes été ébahis par son accueil joyeux lorsqu’il nous voyait arriver, sa grande capacité à aller à l’essentiel pour nous dire au revoir en nous remerciant de ce que nous avions été pour lui. Étant son médecin, j’ai été touchée par la grande sérénité avec laquelle il a accepté sa dernière maladie et qu’il s’est abandonné dans tout le processus qui s’en est suivi.

Le père Réal aurait fêté cette année 50 ans de vie religieuse. Comme reconnaissance pour avoir annoncé si fidèlement la parole de Dieu, le Seigneur lui a fait cadeau de la Vie éternelle à ses côtés. Ne pleurons pas sa mort, célébrons sa naissance à une vie nouvelle où le Père l’a accueilli comme son fils bien-aimé. De ses 50 ans d’engagement dans l’Église on peut certes dire : Mission accomplie.

Remercions Dieu pour ce témoin privilégié de l’amour inconditionnel de Dieu pour tous. Ses qualités d’écoute, d’accueil, de discernement, de générosité, son cœur de pasteur attentionné, son enthousiasme, son humour, sa grande sensibilité resteront pour toujours gravés dans notre mémoire. Nous avons perdu un homme de cœur, un homme de conviction et de courage, rempli de charismes, un homme passionné de Dieu.

Père Réal, merci pour votre dévouement. Nous ne vous oublierons jamais. Pour vous exprimer notre reconnaissance, il nous appartient de suivre votre exemple, de poursuivre votre œuvre d’annoncer à temps et à contre temps la bonté et l’amour de notre Dieu.

Françoise